L’air, motif iconique de la culture pop

Qu’ont en commun Tintin, Marilyn Monroe et Robert Charlebois ? D’avoir porté « l’air » au rang de motif iconique de la Pop Culture.
Tintin, une figure de bande dessinée entrée dans la légende

C’est quelque chose d’impalpable, mais dont le rôle est fondamental. L’air – c’est de lui que l’on parle – est non seulement un composant indispensable à la vie, mais il est aussi une source inégalable à laquelle puise une large part de notre imaginaire. 

Combien de récits, de films, de chansons, de comédies, ne l’ont-ils pas utilisé comme motif ? En quoi a-t-il impressionné – au sens photographique du terme – notre mémoire ? Et pourquoi a-t-il si durablement marqué notre imaginaire collectif, au point de devenir l’un des motifs iconiques de la Pop Culture ? 

 

Tintin a marché sur la lune 

Au début des années 1950, la conquête spatiale, qui alimente rêves et fantasmes des Français, n’en est pourtant qu’à ses prémices. C’est précisément à ce moment qu’un Belge génial, Hergé, va publier deux albums de Tintin, qui vont mettre à hauteur d’homme l’une des aventures scientifiques les plus étonnantes de l’Histoire : Objectif Lune (1953) et On a marché sur la lune (1954).  

Plus que le récit – passionnant – dont les péripéties nous tiennent en haleine de bout en bout, c’est la représentation de la fusée qui va résumer pour plusieurs générations l’aventure de la conquête spatiale. Cette image au design très simple – fuselage bombé, damier rouge et blanc, panache de fumée au décollage – va très vite s’imposer comme une des icônes les plus fascinantes de la conquête spatiale. Elle va devenir aussi – signe définitif de son entrée au Panthéon de la Pop Culture – un symbole universel du monde de Tintin.

 

Marilyn au-dessus d’une bouche d’aération

C’est une image à la fois urbaine et pleine de gaieté, marquée au sceau de la fantaisie et d’une certaine idée de la légèreté. Rappelons le contexte. Dans Sept ans de réflexion (1955), une comédie du grand cinéaste américain Billy Wilder, Marilyn Monroe joue le rôle d’une starlette que rencontre, le temps d’un été caniculaire, un petit éditeur de Manhattan, dont femmes et enfants viennent de rejoindre la fraîcheur d’une villégiature estivale. 

L’image en question – Marilyn retenant sa robe qui se soulève au-dessus d’une bouche d’aération du métro new yorkais – résume parfaitement l’esprit du film. La légèreté, la chaleur, la ville, l’insouciance, le charme, tout y est. Y compris un léger parfum d’érotisme, qui apporte à la scène son côté irrésistible. Le reste, c’est à l’aura magnétique de Marilyn Monroe qu’on le doit. 

 

Charlebois et les amours intercontinentales

Est-il meilleur signe que celui de Lindberg, pour évoquer des relations transatlantiques et des amours intercontinentales ? Sans doute pas pour le Québécois Robert Charlebois, qui raconte, en 1968, dans une chanson jubilatoire et addictive dont le titre évoque le célèbre aviateur, les trous d’air qu’une telle relation entraîne immanquablement. 

1968 ? Oui, l’année de toutes les libérations, des émancipations les plus folles et du rock psychédélique. Et ce n’est sans doute pas un hasard si une telle chanson épouse les hauts et les bas d’un vol long courrier où les relations ne sont pas – c’est le moins que l’on puisse dire – spécialement apaisées. « Partie sur Québec Air/ Transworld, Nord-East, Eastern, Western/ Puis Pan-American/ Mais ché pu où chu rendu ».