
Pourquoi est-ce important d’organiser une Semaine de la langue française et de la Francophonie ?
Mais parce qu’il s’agit de nous réunir tous ensemble, à l’invitation du ministre Franck Riester, autour du seul bien commun que nous partageons véritablement en France, à savoir la langue française !
Cette Semaine, festive sur notre territoire de mille façons, renvoie également à un temps de célébration internationale qui concerne plus de 250 millions de locuteurs francophones et, plus généralement, tous ceux qui sont attachés à notre langue, à l’international, autour du 20 mars, journée mondiale de la Francophonie.
Il s’agit d’un trésor considérable qui, contrairement aux ressources naturelles, ne s’épuise jamais quand on en abuse ! Bien au contraire, notre langue ne cesse de s’enrichir à travers tous ceux qui l’emploient, dans une grande diversité de cultures et de situations. Il faut s’en réjouir.
Je suis très fier de réunir comme marraine et parrain pour cette Semaine de la langue française et de la Francophonie, les grands artistes que sont Emmanuelle Laborit et Abd al Malik. Ils contribuent avec une magnifique générosité, chacun à sa manière, à cet enrichissement !
Pourquoi avoir choisi cette année le thème « Au fil de l’eau » ?
On en conviendra, les sujets environnementaux sont particulièrement sensibles et nous concernent tous. Le thème de l’eau, à décliner notamment à travers le corpus proposé du programme « Dis-moi dix mots », nous semble pertinent, notamment pour mobiliser les plus jeunes générations.
Ce choix a été fait de concert avec nos amis québécois, suisses, belges, en lien avec l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est une occasion pour faire relayer et exprimer, en français, dans le monde entier, les attentes et les espoirs de nos concitoyens francophones et des sociétés civiles.
À titre d’exemple, des jeunes professionnels de la publicité se réunissent ainsi à Paris, accueillis par le CSA. Ils viennent du monde entier, avec l’Union francophone, pour lancer une campagne contre les infox sur l’eau et les ressources naturelles.
En cette année 2020 riche en célébrations francophones, quelle sont les actions conduites par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France pour renforcer en France l’adhésion à la francophonie ?
Nous portons de nombreuses initiatives qui s’inscrivent dans le plan d’ « une nouvelle ambition pour la langue française et le plurilinguisme » voulu par le Président de la République. Ainsi, un nouveau « Dictionnaire des francophones » proposera pour la première fois, une application mobile gratuite qui rendra accessibles plus de 450 000 termes de la variété du français. C’est révolutionnaire, quand on sait que les dictionnaires les plus complets recensent aujourd’hui à peine 100 000 termes !
Ce projet, collaboratif, sous la direction de mon ami Bernard Cerquiglini, est appelé à évoluer sans cesse, reflétant la formidable créativité de notre langue. Pour nous, Francais, c’est enfin acté d’un décentrement nécessaire.
Citons également parmi d’autres initiatives : le premier concours international d’éloquence, sous la coupole de l’Institut de France, mis en œuvre par Eloquentia et l’Institut français. Le jury, présidé par Leila Slimani, décernera des prix aux meilleurs jeunes talents venus du monde entier.
Nous souhaitons également mettre en œuvre des « nouveaux pactes linguistiques » sur les territoires de la République, dont l’objectif est de renforcer la cohésion de notre société, réunissant l’ensemble des acteurs qui œuvrent par la langue pour la promotion de la diversité et donc de la francophonie en France. À ce titre, le projet passionnant de la future cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, située dans le département de l’Aisne et la région des Hauts-de-France, constitue un enjeu particulièrement important.