
« Camille redouble » (2012), l’adolescence à nouveau
Et si on pouvait revivre son adolescence en gardant son apparence d’adulte ? C’est ce qui arrive à Camille, victime d’un choc spatio-temporel le soir du Nouvel an et qui se voit projetée vingt-trois ans en arrière, au moment de sa rencontre avec Éric, le futur père de sa fille. Celui-ci vient de la quitter dans le présent pour une femme plus jeune. Désormais âgée de seize ans mais coincée dans son corps d’adulte, Camille retrouve ainsi ses parents, ses amies et son adolescence et peut profiter de cette seconde jeunesse pour changer le cours de sa vie.
Réalisatrice et actrice principale du film, Noémie Lvovsky explore le thème de la seconde chance et filme le voyage dans le temps de manière plus introspective. Le film rend hommage à Peggy Sue s’est mariée de Francis Ford Coppola qui raconte lui aussi l’histoire d’une femme revivant sa jeunesse sans avoir pour autant rajeuni.
« Les Visiteurs » (1994) explorent les couloirs du temps
« Qu’est-ce que c’est que ce binz ? » En 1993, près de 14 millions de personnes se précipitent dans les salles obscures pour suivre le « binz » de Jean Reno et Christian Clavier – alias Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacqouille la fripouille. Une potion mal dosée devant les ramener quelques heures dans le passé les projette finalement du Moyen-Âge… à l’époque contemporaine, soit un bond temporel de près de huit siècles !
Le voyage dans le temps amène cette fois-ci les protagonistes dans le futur, où ils testeront les voitures – les « chariotes du diable – l’électricité produisant « jour » et « nuit » à volonté mais aussi où ils rencontreront leurs descendants et tenteront de revenir dans leur présent.
Ce film devenu culte a connu plusieurs suites, toutes réalisées par Jean-Marie Poiré : Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2 en 1998 et Les Visiteurs : La Révolution en 2016. Ils ont même traversé l’Atlantique avec Les Visiteurs en Amérique, une version en langue anglaise, toujours avec le tandem Reno-Clavier.
« La Jetée » (1962) ou la quête du souvenir
Vingt-huit minutes, réalisées presque uniquement à partir d'images fixes tel un roman-photo. En 1962, Chris Marker, génial inventeur du « film-essai », en marge de la Nouvelle Vague, signe une œuvre post-apocalyptique sur la vie sur Terre après la Troisième Guerre mondiale. Pour sauver une humanité enfouie dans des abris souterrains et condamnée par la radioactivité, des scientifiques envoient un homme voyager dans le temps afin de ramener dans le présent ce qui pourra assurer la survie de l’espèce humaine.
Choisi en raison de sa très bonne mémoire visuelle, cet homme est poursuivi par le souvenir d’un événement vécu lors d'une promenade avec sa mère sur la jetée de l'aéroport d'Orly. Ces aller-retours temporels lui permettront de comprendre la persistance de ce souvenir.
Ce film qui emprunte les codes de la science-fiction, sorti en pleine Guerre froide, a été librement adapté en 1996 par Terry Gilliam avec L’Armée des 12 singes. Cette fois-ci, Bruce Willis est envoyé dans le passé pour recueillir des informations sur un virus décimant la Terre…
« Hibernatus » (1969), une comédie glacée sur la cryogénie
On dit que le froid conserve. Démonstration avec Paul Fournier, jeune explorateur de 25 ans parti en expédition au Groenland et retrouvé… 65 ans plus tard congelé. Vivant et surtout ayant gardé son allure d’antan, il est réanimé et rencontre celle qui est en fait sa petite-fille, Edmée de Tartas et son mari Hubert, PDG d'une société d'emballage. Le couple va alors revenir au mode de vie du début du XXe siècle pour éviter un choc trop brutal et préserver la santé mentale du miraculé.
Succès au box-office de 1969, « Hibernatus » est en réalité tiré d’une pièce de théâtre, succès sur les planches dix ans auparavant. Ce long-métrage marque la seconde collaboration entre Louis de Funès et Edouard Molinaro, deux ans après le succès d'Oscar.
Et aussi, dans le cinéma américain…
Outre-Atlantique, le cinéma a aussi beaucoup joué avec les voyages dans le temps. Dans Interstellar (2014), Christopher Nolan explore le concept issu de la physique de trou de ver, avec ses raccourcis à travers l'espace-temps où une heure sur une planète peut représenter sept années terrestres. Sur notre planète, Bill Murray est, lui, coincé dans une boucle temporelle et irrémédiablement condamné à vivre et revivre le même jour de la marmotte dans Un jour sans fin (1993) tandis que Marty McFly et son compère le « Doc » voyagent dans le passé et le futur à bord de leur DeLorean dans Retour vers le futur (1985). Enfin, certains films sont construits sur la capacité à prédire l’avenir – la préscience – comme Minority report (2002) de Steven Spielberg, une dystopie dans laquelle trois êtres humains mutants peuvent prédire les crimes à venir grâce à des visions du futur.