Des initiatives fortes pour la langue française

Ces dernières années, le ministère de la Culture a lancé plusieurs dispositifs qui favorisent une meilleure appréhension de la langue française dans toute sa diversité.
Laboratoire « Écouter parler »

Le ministère de la Culture, à travers l'action de la délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), agit au quotidien pour garantir l’emploi du français tout en l’enrichissant et la modernisant en permanence. La DGLFLF a lancé ces dernières années plusieurs initiatives pour s’approprier la langue française et promouvoir les langues de France. Tour d’horizon.

 

Le laboratoire « Écouter parler », panorama sonore de la France

Avec son design rouge et blanc, il a fière allure. Le laboratoire mobile des langues sillonne depuis près d’un an les routes de France avec un double objectif : faire découvrir aux habitants les plus de 500 langues parlées en France métropolitaine et en Outre-mer et contribuer au portrait sonore de la France.

Dans ce camion conçu par le CNRS, le public est invité à venir tout d’abord écouter des enregistrements parfois vieux de plus de cent ans afin de découvrir des accents ou dialectes, sur le principe des « Archives de la parole » du linguiste Ferdinand Brunot. Puis, il va entamer la conversation avec d’autres personnes. Ces échanges sont ensuite enregistrés et viennent grossir les rangs d’une bibliothèque sonore des langues qui sert ensuite de support pour l’enseignement ou pour l’industrie, notamment dans le domaine de la reconnaissance vocale des accents.

Inauguré il y a un an à Villers-Cotterêts lors de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, ce camion a d’abord sillonné les Hauts-de-France mais s’apprête aujourd’hui à traverser toutes les régions de France.

 

Un dictionnaire des francophones numérique et collaboratif

Saviez-vous que l’on peut « clavarder » (discuter sur internet) sans « lancer un chameau » (faire une faute de français) et en ayant « la bouche sucrée » (en étant mielleux) ? Ces expressions, venues tout droit du Québec, de Côte d’Ivoire et du Congo font partie des 500 000 termes du Dictionnaire des francophones, lancé en 2021. 

Cet ouvrage, élaboré grâce à un conseil de 15 spécialistes dirigé par Bernard Cerquiglini, linguiste et professeur émérite de linguistique, recense et valorise des mots et expressions issus des 52 pays francophones dans le monde, de l’Afrique à l’Asie, du Québec à la Louisiane.

Un dictionnaire amené à évoluer puisque de nouvelles ressources seront constamment ajoutées et une application numérique permet également de proposer des mots, avec pour objectif d’atteindre un million d’entrées. Ces contributions seront relues a posteriori et validées par le grand public et par un comité scientifique représentatif de toute la francophonie. Enfin de nouvelles fonctionnalités seront progressivement mises en œuvre comme des fichiers audio pour la prononciation en alphabet phonétique international.

 

Des Glossaires bilingues à l’attention des migrants

Comment dire « foyer fiscal » en persan, « nom du père » en arabe ou encore « célibataire » ou « veuf » en soninke, une langue parlée au Mali, au Sénégal et en Mauritanie ? Ces réponses se trouvent dans les Glossaires bilingues de l’administration française, lancés en octobre dernier par le ministère de la Culture à l’occasion de la Semaine de l’intégration.

Dans ces ouvrages, 4 000 entrées favorisent l’hospitalité administrative des migrants en traduisant les mots qui jalonnent le parcours de ceux qui arrivent en France et en facilitant leurs démarches pour s’installer et travailler. Ils comportent ainsi des mots du quotidien mais également des termes techniques parfois abstraits, sans réel équivalent dans la langue d’origine.

Publiés par l’association des Maisons de la sagesse avec le soutien des Éditions Le Robert et traduits sous l’égide de la philosophe Barbara Cassin, de l’Académie française, ces glossaires bilingues sont distribués aux principaux acteurs de l’accueil. Ils sont pour l’instant disponibles en arabe, persan et soninké avant deux autres éditions en russe et en ukrainien, à paraître cette année.

 

La réduction des inégalités par l’apprentissage de la langue française

Langue maternelle pour les uns, langue du pays d’accueil pour d’autres, la langue française permet la communication entre tous. Lancé en 2015 tous les deux ans, un appel à projets spécifique, « Action culturelle et langue française » a permis de soutenir près de 550 projets culturels pour les personnes ayant des besoins d’apprentissage ou de pratique du français et pour réduire les inégalités d’accès à la langue française.

Ces projets sont destinés aux adultes allophones – dont la langue maternelle n’est pas le français – ou en situation d’illettrisme, les enfants et les jeunes en situation de fragilité linguistique, les mineurs relevant de la protection judiciaire de la jeunesse, les jeunes de 16 à 25 ans sans qualification et sans emploi et les personnes placées sous-main de justice. Ils les aident à améliorer leur maîtrise de la langue française grâce à des projets dans le domaine de la médiation culturelle ou de l’accompagnement de personnes ayant des besoins d’apprentissage et de pratique du français.